Retour à La Havane, Cuba

Publiée le 29/05/2017
Après deux magnifiques semaines passées à Cuba, le temps du départ arrive. Retour à La Havane pour une petite journée avant de prendre l'avion.

Suite et fin de la visite de La Havane

À mon arrivée, il y a près de deux semaines, je n'étais resté que deux jours à La Havane, avant de partir pour Cienfuegos. Pas suffisamment pour en faire le tour. Je profite donc de ces dernières heures pour déambuler de nouveau dans les rues de la capitale cubaine et tout particulièrement dans l'agréable quartier de Vedado.

Premier lieu emblématique que je n'avais eu le temps de voir : la Plaza de la Revolución.

Plaza de la Revolución

La Place de la Révolution est une vaste place qui s'étend sur 72 000 m², bordée sur son côté sud par le Mémorial José Martí ; à l'ouest par le Théâtre National de Cuba ; par le ministère de l'Intérieur et le musée de la poste au nord ; à l'est par la Bibliothèque Nationale José Martí.

Source : Wikpédia

Le Mémorial José Marti, culminant à 109 mètres
La Plaza de la Revolución
Le visage du Che sur le bâtiment du ministère de l'Intérieur

Cette place est également intéressante à voir de nuit, lorsque les visages du Che et de Fidel Castro son illuminés.

Je me suis ensuite rendu au cimetière Christophe Colomb, le plus grand du pays avec ses cinquante-sept hectares. À titre de comparaison, le cimetière du Père-Lachaise à Paris couvre quarante-quatre hectares. La belle entrée principale laissait présager le meilleur. Malheureusement, l'admission étant de 5 CUC et n'ayant que peu de temps devant moi, je ne l'ai pas visité.

L'entrée du cimetière Christophe Colomb

Autre lieu majestueux de La Havane : son université. Celle-ci est la plus ancienne de Cuba et l'une des plus anciennes d'Amérique. Si le complexe et ses infrastructures sportives sont largement visibles de l'extérieur, je n'ai pu accéder au bâtiment principal, l'accès étant obstrué par… une corde. Cela dit, il semble possible de la visiter, mais, une nouvelle fois par manque de temps, je n'ai pas vraiment cherché à y entrer.

Vue panoramique sur l'Université de La Havane

Toujours dans le quartier de Vedado, je vous conseille de parcourir la belle avenue des Présidents, où l'on retrouve les statues d’illustres chefs d'État latino-américains. À son terme (côté sud), se trouve également le monument dédié à José Miguel Gómez, deuxième Président de Cuba.

Avenue des Présidents
Le monument José Miguel Gómez
Le monument José Miguel Gómez, vu de l'autre côté

Parmi les autres lieux d'intérêt à La Havane, je citerai notamment la sculpture de l'ancien Beatles John Lennon, située dans un parc à son nom, et l'avenue Salvador Allende, où l'on retrouve, entre autres, le centre commercial Plaza Carlos III, le parc Quinta De Los Molinos et la magnifique église du Sacré Coeur de Jésus.

El monumento de John Lennon
Vue panoramique sur le centre commercial Plaza Carlos III
Vue panoramique sur l'avenue Salvador Allende

Playas del Este

Depuis La Havane, je vous conseille également les plages de l'est ou « Playas del Este », situées à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Celles-ci sont très prisées des havanais, qui s'y rendent le plus généralement en bus depuis la gare ferroviaire, contre 1 CUB (rappel : 1 CUB = 4 centimes d'Euro) !

Pour m'y rendre, j'ai également opté pour le bus. Première étape : trouver l'arrêt, situé un peu à l'écart. Deuxième étape : patienter, un bon moment (je m'y suis rendu durant un dimanche ensoleillé ; je n'étais donc pas le seul à vouloir piquer une tête). Troisième étape : se faire une place dans un bus transportant à vue de nez douze fois sa capacité maximale ! Quatrième étape : marcher encore un peu pour accéder au sable fin.

Vue panoramique sur la route menant à l'une des plages

Un grand nombre de plages sont desservies par le bus. Ne sachant pas vraiment où aller, j'ai opté pour Santa Maria del Mar, sur des conseils obtenus dans le bus. Il semblerait qu'elle soit la plus populaire. Même si ça ne vaut pas une plage du Finistère Nord (impossib' !), celle-ci était tout de même assez jolie. Et, bien que bondée, j'y ai aperçu très peu de touristes. Malheureusement, ce jour-là, le vent soufflait très fort, le courant était très important. Allongé sur la plage, j'avais l'impression de me faire sabler comme une vulgaire caisse de voiture ! Difficile donc d'en profiter pleinement.

L'accès à la plage Santa Maria del Mar
Tout Cuba s'était donné rendez-vous sur cette plage !
Vue panoramique sur la plage Santa Maria del Mar

Il semblerait qu'en continuant un peu plus vers l'est il soit possible de trouver des plages bien plus jolies, telle que Playa Guanabo.

Ce que vous ignoriez de Cuba

Après deux semaines passées à Cuba, j'ai eu l'occasion d'être surpris plus d'une fois. Voici une compilation de faits que j'ai découverts au sujet de Cuba durant ce voyage :

  • Cuba est le seul pays au monde à émettre deux monnaies : le CUP, Peso national, non convertible, et le CUC, Peso convertible.
  • Le salaire moyen à Cuba est d'environ 20 CUC ! Les fonctionnaires sont particulièrement mal payés ce qui les poussent souvent à se reconvertir dans le tourisme, plus lucratif.
  • Avant 2013 les Cubains n'étaient pas autorisés à vendre leur maison. Seul l'échange était permis.
  • Le sport national est le… baseball ! Toutes les villes majeures possèdent leur stade.
  • Fidel Castro a interdit l'exportation des voitures américaines mythiques des années 50. Celles-ci sont considérées comme faisant partie du patrimoine national.
  • Bien que l'importation de véhicules soit de nouveau autorisée depuis 2013, acheter une voiture neuve est quasi impossible pour un particulier, du fait de taxes exorbitantes. Pour exemple, une Peugeot 4008 est proposée au prix de 240 000 USD, contre environ 46 000 USD en Europe (il y a d’ailleurs une concession Peugeot à La Havane).
  • Malgré cela, il y beaucoup de véhicules neufs à Cuba : les voitures de location sont essentiellement françaises, les voitures gouvernementales chinoises. On trouve également de très nombreux scooters électriques !
  • J'ai pu croiser quelques canassons flambant neufs également.
  • À Cuba, le beurre est… salé ! Pays de connaisseurs.
  • Il est possible d'acheter de la 8.6 à Cuba. J'en ai vu au centre commercial Plaza Carlos III, à la Havane. (Pour les non-initiés, la « 8.6 » est une bière de la marque Bavaria.)
  • J'ai même trouvé du Dubonnet à Viñales, alors que l'alcool n'est plus commercialisé depuis 2014. Pas de trace de Suze par contre…
  • Les francs-maçons sont définitivement partout, même à Cuba ! J'ai vu une loge à Pinar del Río.
  • Contrairement à ce que tout le monde pense, il n'y a absolument pas de propagande à Cuba. Nan, je rigole !

Le stade de baseball de Santa Clara
Dubo Dubon Dubonnet !
La parole enseigne, l'exemple guide

Internet

À Cuba, l'accès à internet demeure très marginal. Pour y accéder, il faut tout d'abord se procurer une carte prépayée via l'agence de télécommunications d'État « Etecsa » : 1,50 CUC pour une heure de connexion. Il faut ensuite se rendre dans un parc public pour capter un réseau Wi-Fi.

Or, ces agences se faisant rares (je n'en ai croisé qu'une, à Santa Clara), les revendeurs sont omniprésents aux abords des parcs. Toutefois, ne vous faites pas avoir : ceux-ci essayeront de vous échanger chaque carte contre trois-quatre CUC (voire plus !). Si vous ne trouvez pas d'agence, je vous conseille de vous rendre dans les grands hôtels qui revendent également les sésames, au prix de 2 CUC.

Une carte donnant accès à une heure de connexion internet

Conclusion sur Cuba

Ces deux semaines passées à Cuba ont été extraordinaires, un vrai bond dans le temps. Même si les cubains ont bien compris l’intérêt qu’ils doivent porter au tourisme, même si c’est parfois un peu oppressant (j’ai dû entendre environ 28 572 fois le mot « taxi » !) et même si sous couvert d’un renseignement ou d’une aide, il y a souvent quelque chose à vendre, ils sont tous exceptionnels de gentillesse et de générosité. Le sentiment de sécurité, omniprésent de jour comme de nuit, m’a également subjugué. Je n’ai jamais ressenti la moindre gêne, je ne me suis jamais senti oppressé, observé, durant ces deux semaines. Et ce sentiment est unanimement partagé par toutes les personnes que j’ai rencontrées.  Qui plus est, je n’ai jamais eu l’impression de me retrouver dans des zones à vocation purement touristique (si ce n’est à Cayo Santa Maria, qui reste pour moi un lieu sans intérêt) ; cubains et touristes semblent vivre en parfaite harmonie en tous lieux.

Néanmoins, il ne faut pas se leurrer : Cuba reste un pays très pauvre, très en retard. Un pays à part. Cela se ressent par exemple dans les supermarchés, ou l’approvisionnement est très hasardeux. Il est fascinant – pour un touriste – de voir un unique produit combler un rayon entier. Autre exemple marquant : dans les jours précédents mon arrivé, le pays a commencé à connaître des problèmes d’approvisionnement en essence « especial », conséquence de l’instabilité politique au Venezuela, pays dont Cuba dépend énormément. Au moment d’écrire ces lignes, ces problèmes subsistent, poussant le Gouvernement à puiser dans les réserves.

Les rayons d’un supermarché à La Havane
Propagande peinte sur un mur

En outre, de par l’accès à internet facilité (et bien que très encadré et contrôlé), la jeunesse est désormais bien au courant de ce qu’il se passe hors des frontières et notamment aux États-Unis. Bon nombre d’entre eux aspirent à une vie meilleure et souhaitent ouvertement quitter le pays. J’ai également été interpellé de voir pas mal de cubains arborer le drapeau états-unien sur des t-shirts ou des casquettes. Celui-ci est également très présent sur les taxis, tout comme le logo de la marque Apple.

Taxi tous conforts

À noter aussi qu’il y a une réelle préférence internationale dans ce pays. Les touristes peuvent à priori tout se permettre ou presque, sans être réellement inquiétés. Je ne me suis jamais senti oppressé par les règles, la police, la propagande (bien présente), mais je ne doute pas qu’il en est tout autre pour le peuple cubain. C’est un sujet délicat, que je n’ai jamais réellement osé aborder avec mes hôtes. Cette préférence se constate également à la pompe : le gouvernement à décréter que les ressources en essence « especial » disponibles doivent être allouées aux véhicules touristiques. Tous les autres véhicules doivent désormais fonctionner avec du carburant de base, moins pur (dont l’approvisionnement semble moins problématique), quelles qu’en soient les conséquences.

Enfin, si vous souhaitez vous rendre à Cuba, prévoyez au minimum deux semaines. Si vous y consacrez moins de temps, vous le regretterez sans aucun doute. Toutefois, si vous souhaitez découvrir la totalité du pays, un minimum de trois semaines est de rigueur. Dans tous les cas, je recommande très chaudement ce pays ! Et le plus tôt sera le mieux. En effet, la mutation de Cuba suite au réchauffement de ses relations internationales est déjà très palpable : accès à internet facilité, voitures neuves, augmentation des prix, etc. Dans l’ensemble, une très bonne chose pour les cubains, mais probablement un peu moins pour les touristes espérant découvrir un pays où le temps semble s’être arrêté.

Budget

À titre informatif, hors billets d’avion, ces deux semaines à Cuba m’ont coûté 750 €. J’ai souvent négocié (et il faut le faire !), surtout pour les logements, j’ai très peu fréquenté les restaurants et les bars et j’ai fait peu d’excursions payantes.

« Qui voyage ajoute à sa vie. »

– Proverbe Berbère

1 commentaire

Pagbo

Comme toujours très bon article, avec un petit résumé agréable et des conseils pleins de sens, qui rendent ton récit intéressant, intriguant et ton public jaloux...
En revanche je ne te félicite pas pour la citation qui est exactement la même que ton article sur Fort Lauderdale... Une MAJ serait appréciée :)

  • il y a 7 ans
1 Voyage | 108 Étapes
La Havane, Cuba
89e jour (16/04/2017)
Étape du voyage
Début du voyage : 18/01/2017
Liste des étapes

Partagez sur les réseaux sociaux