Îles-de-la-Madeleine, Québec

Publiée le 01/09/2017
Au cours de ma visite de l'Île-du-Prince-Édouard, j'ai fait un saut de quelques jours aux Îles-de-la-Madeleine.

« Il vaut absolument que tu ailles aux Îles-de-la-Madeleine ! », « Les Îles-de-la-Madeleine c'est vraiment sublime ! », « Il y a deux endroits qui m'ont vraiment marqué dans ma vie : les Îles-de-la-Madeleine et [je ne sais plus quoi] ! ».

Vous l'avez compris, j'ai été fortement incité à aller à la rencontre des Madelinots et les Madeliniennes dans ce petit archipel du Québec, situé en plein centre du golfe du Saint-Laurent ! Néanmoins, restait l'incertitude de la traversée en bateau, qui se fait au départ de Souris, à l'est de l'Île-du-Prince-Édouard. Je savais que les personnes qui s'y rendent en véhicule doivent réserver leur place sur le traversier des mois à l'avance. Il m'avait été dit qu'étant à pied, je n'aurai aucun problème à embarquer. Restait le prix : compter 52,25 CAD par traversée, soit 104,50 CAD aller-retour. Un budget (pour moi).

À mon arrivée à Souris, j'avais en tête – et sans grande conviction – de m'essayer au bateau-stop. Malheureusement, ce jour-là, le temps était bien morose, il n'y avait pas âme qui vive dans la petite marina. Dans tous les cas, il m'aurait fallu un coup de chance énorme pour tomber sur un marin susceptible de se rendre « aux Îles » dans les deux-trois jours à venir. Bref, j'ai embarqué, à deux heures du matin, sur le traversier (et cela ne m'a effectivement posé aucun problème) !

Les véhicules en attente du traversier
Le petit port de Souris, sous la pluie

Après cinq heures de traversée, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre pour ce retour au Québec. J'avais même peur d'être déçu, tellement les lieux m'avaient été vantés. Mais, ci-tôt descendu du bateau, mes doutes ont rapidement été dissipés ; j'ai pu entr'apercevoir cette belle côte sèche, modelée par les aléas climatiques, cette verdure et ces petites maisons colorées dont on m'avait parlé. Ce qui me laissait présager du meilleur.

Le traversier
La côte vue du port de Cap-aux-Meules

Passage en mode camping

Afin d'être plus libre dans mes déplacement durant les deux mois à venir, et puisqu'il m'a semblé plus compliqué de me faire héberger via la communauté Couchsurfing dans les provinces que je m'apprêtais à visiter, j'ai décidé d'investir dans du matériel de camping : tente + matelas. Afin de guider mon choix, mes principaux critères furent le poids et le prix. J'ai opté pour la tente une personne ALPS Mountaineering Lynx et un matelas Klymit Static V2.

Après quelques semaines d'utilisation fréquente, j'en suis vraiment satisfait. Néanmoins, cela ajoute un poids non-négligeable sur mes épaules, que je sens passer en fin de journée. Le prix de la liberté !

Retour au Québec !

D'après Wikipédia, l'archipel des Îles-de-la-Madeleine comporte sept différentes îles, reliées entre elles par des ponts où, le plus souvent, pas des dunes de sables. Sans débattre de la notion d'« île », j'en dénombre personnellement quatre, que je vais essayer de vous faire découvrir ci-après.

Île du Havre Aubert

Fraîchement débarqué, tente installée sur le terrain d'un couchsurfeur, je débute ma découverte de l'archipel par l'île la plus au sud et également la plus vaste : l'Île du Havre Aubert. Alors que je faisais du stop pour m'y rendre, je me fais embarquer par une personne qui prendra gracieusement de son temps pour une visite guidée personnalisée autour de l'île. On m'avait vanté les Madelinots comme étant les Québécois les plus gentils, je commence déjà à m'en rendre compte !

Vue depuis le sud-ouest de l'Île du Havre Aubert

Après un arrêt sur ce terrain privé qui m'offre une vue à couper le souffle, je me dirige vers la marina de Havre-Aubert. Là encore, sous un grand soleil, je découvre un lieu plein de charme, empli d'authenticité. En témoigne les nombreuses boutiques de souvenirs et d'art, l'endroit est touristique, sans tomber pour autant dans l’ostentatoire. 

La Petite Baie, Havre-Aubert

Je me dirige ensuite vers le Bout du banc, une dune de plus de cinq kilomètres de long, qui se termine par une pointe de sable. Une longue balade un peu monotone, mais qui vaut vraiment la peine que l'on se donne pour en atteindre le bout. Les moins courageux y accéderont en voiture, en quad, voire même en tracteur (l'accès aux véhicules motorisés étant autorisé).

La dune du Bout du banc
Le Bout du banc
En tracteur Simone !

Pour l'anecdote, ayant un peu beaucoup la flemme de marcher de nouveau les 5 kilomètres retour, j'ai fait du pouce sur le banc de sable. Et ça a fonctionné ! Je peux donc dire que j'ai fait de l'auto-stop sur une plage !

Auto-stop sur une plage des Îles-de-la-Madeleine

C'est également sur cette plage qu'a lieu le plus grand concours amateur de châteaux de sable au monde, organisé chaque année depuis trente ans. Coup de chance, c'est tombé pile-poil durant mon séjour. Et franchement, il y avait du niveau !

Il y avait un peu de monde ce samedi
L'une des plus belles réalisations
Un travail minutieux !
Entre amis…
… ou en famille !
Et il y en a pour tous les goûts

Île du Cap aux Meules

J'ai ensuite parcouru l'Île du Cap aux Meules. Reliée par deux cordons de dunes parallèles à l'Île du Havre Aubert (formant l'étang de la Martinique). Cette deuxième île est centrale à l'archipel et accueille la plupart des services publics. Bien qu'un peu plus bétonnée et plus fréquentée, elle n'en reste pas moins aussi magnifique et sauvage.

Kitsurfeurs sur l'étang de la Martinique
Vue panoramique sur Cap-aux-Meules
Vue depuis Cap-aux-Meules
Une plage de la municipalité de Fatima
Fatima
Fatima
Petit pont de bois deviendra grand !

C'est également sur cette île que se trouve À l'Abri de la Tempête, la douzième des micro-brasseries de la Route des bières de l'Est-du-Québec, que je vous avais présentée durant mon étape sur la Gaspésie. Celle-ci est un passage obligé lors d'une visite de l'archipel. Outre d'excellentes bières, j'ai eu la chance d'y assister à un concert de musique locale. La musique fait partie intégrante de la culture des Îles. Dès leur plus jeune âge, les Madelinots et Madeliniennes apprennent musique et danse. Et apprennent bien !

Île du Havre aux Maisons

Vient ensuite l'Île du Havre aux Maisons, la plus belle selon moi. Celle-ci offre de sublimes panoramas sur des falaises rouges et des plaines cabossées quasi inoccupées, particulièrement appréciables depuis la butte Ronde, « sommet » de l'île situé dans la municipalité de Pointe-Basse.

Pointe-Basse
Le Cap-Alright
L’Échouerie de la Pointe-Basse
Vue panoramique sur l'Île du Havre aux Maisons
Vue depuis la butte Ronde

Cette troisième île accueille également une excellente fromagerie : la Fromagerie du Pied-de-Vent.

La Fromagerie du Pied-de-Vent

Île de la Grande Entrée

La quatrième et dernière île est l'Île de la Grande Entrée, située au nord-est de l'archipel. Contrairement aux premières, celle-ci est majoritairement anglophone. Elle m'a également offert des paysages à couper le souffle, notamment lors d'une marche sur l'Île Boudreau (qui est d'avantage une dune/presqu'île soit dit en passant), qui borde la côte sud-est. Le port de pêche est également très beau et agréable à parcourir. Par ailleurs, la plage du village de Old Harry, réputée comme l'une des plus belles de l'île (voire même dans le top XX des plus belles plages du monde selon certains) m'a moins impressionnée. Elle est tout de même longue de 8,5 kilomètres !

Les Îles et les naufrages

Les communautés anglophones présentent aux Îles-de-la-Madeleine, principalement sur l'Île de la Grande Entrée et l'Île d'Entrée, seraient pour beaucoup des descendants de naufragés. En effet, avec 713 naufrages comptabilisés, dûs à de fortes tempêtes et à des haut-fonds, les Îles-de-la-Madeleine détiennent le triste titre du plus grand cimetière marin d'Amérique du Nord.

La route pour se rendre à l'Île de la Grande Entrée
Le Brise-Lame, le port de pêche de Grande-Entrée
La côte sud de l'Île de la Grande Entrée
Île Boudreau
Île Boudreau
Plage de la Grande Échouerie, Old Harry

L'auto-stop aux Île-de-la-Madeleine

Faire du stop aux Îles-de-la-Madeleine fut un jeu d'enfant. J'en faisais tous les jours, pour aller partout. Et cela n'a jamais été aussi facile ! J'ai même été pris en stop trois fois par la même dame :)

Poucomètre : 7 888 kilomètres.

Conclusion

Waouh ! Quelle claque ai-je pris durant mes quatre jours passés aux Îles-de-la-Madeleine. Comme dit précédemment, l'endroit m'avait été tellement vanté que j'avais crainte d'être déçu du voyage. Il n'en a rien été, tout au contraire. Tout, aux Îles, m'a charmé. C'est un endroit que les Madelinots ont su préserver, propre, où je n'ai constaté aucune bétonisation, où les petites maisons colorées font la nique aux villas de millionnaires (quasi inexistantes). Bref, tout y est beau, même les toilettes du McDonald !

Quatre jours m'auront été suffisants pour faire un tour complet des îles, mais loin de l'être pour en découvrir tous les secrets et en apprécier toute la beauté. Les gens étaient d'ailleurs interloqués lorsque je leur annonçais n'y rester que trois-quatre jours. À propos de ces « gens », outre les locaux, tous très gentils et accueillants, les touristes m'ont semblé être en grande majorité des québécois du contient, à la moyenne d'âge assez âgée. Je n'y ai pas croisé d'autres backpackers.

Les Îles sont restées très rurales

Néanmoins, bien qu’extrêmement agréables à vivre durant la saison estivale, ces îles semblent être plus rudes l'hiver. Les Madelinots m'ont néanmoins assuré qu'il y fait moins froid qu'à Montréal et que la communauté demeure très vivante durant cette période, en organisant notamment de nombreux événements culturels durant lesquels ils aiment se retrouver. J'ai enfin rencontré plusieurs personnes, jeunes ou moins jeunes, qui, après une expérience à l'extérieur, finissent inexorablement par revenir au bercail.

Ainsi, bien qu'un peu cher d'accès, je sur-conseille les Îles-de-la-Madeleine. Écrivant ces lignes avec trois semaines de recul, m'apprêtant à achever ma découverte des provinces maritimes, je peux affirmer que ce sera le plus bel endroit que j'aurai vu durant ces deux mois et demi passés dans l'est du Canada.

PS : il n'y a pas de McDonald dans l'archipel en fait ! (En référence aux toilettes…)

« Le voyage représente une tentative pour transformer un rêve en réalité. »

– Alain de Botton

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1 Voyage | 108 Étapes
Les Îles-de-la-Madeleine, QC, Canada
204e jour (09/08/2017)
Étape du voyage
Début du voyage : 18/01/2017
Liste des étapes

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