Traversée du Canada en vélo : semaine 2

Publiée le 10/09/2018
La semaine où je m'attaque aux loooongues prairies canadiennes !

Jour 8 : Yahk – Fernie (155 km)

L'objectif de cette huitième journée était clair : rallier Fernie. La personne qui m'a embauché tout l'hiver y ayant déménagé et n'a eu de cesse de me vanter ce lieu incroyable au milieu des montagnes. Ma journée débute par le passage à l'heure des Rocheuses puis par la rencontre de Richard, un cycliste de 66 ans originaire d'Halifax, qui réalise lui aussi la traversée du Canada en vélo. Parti le 10 juin de St John's, son aventure à lui touche quasiment à son terme ! C'est le premier cycliste effectuant toute la traversée que je croise (et probablement le dernier, étant parti relativement tard dans la saison). Un vrai plaisir de croiser cet homme, extrêmement souriant :)

Passage à l'heure des Rocheuses

Après avoir furtivement aperçu le soleil pour la première fois depuis plusieurs jours, le reste de la journée fut une succession de bosses, plus ou moins cassantes. Et alors que je touchais au but, j'ai finalement goûté à ma première pluie, durant les 20 derniers kilomètres. Si pour moi cela rend l'exercice plus difficile, ce fut vécu comme un vrai soulagement pour les habitants de la région, que la fumée ambiante n'a pas quittés depuis plus d'un mois ! Après une accalmie à mon arrivée, je me mets initialement en tête de trouver un endroit où planter ma tente, comme chaque soir où je n'ai pas d'hôte pour m'accueillir. Néanmoins, voyant la pluie revenir et constatant qu'elle ne devrait cesser avant le lendemain matin, avec en prime une chute significative des températures, je me résigne à réserver une chambre en dortoir dans une auberge de jeunesse. 30 $ totalement hors budget pour moi, mais sûrement nécessaire pour repartir du bon pied le lendemain !

Jour 9 : Fernie – Pitcher Creek (114 km)

Une fois n'est pas coutume, c'est dans un lit que je me réveille en ce neuvième jour et j'en profite largement. Je n'avais pas envie de m'imposer un départ très matinal, mais plutôt de prends mon temps. Il faut dire qu'à 9h, il ne fait guère plus de 5°C ce matin-là. J’ai néanmoins l’agréable surprise de constater que la pluie qui n'a eu de cesse de tomber depuis hier a largement dissipé les fumées et a recouvert de neige certains sommets. En août !

Vue depuis l'auberge de jeunesse

Ce n'est finalement qu'après 11h que j'enfourche mon vélo, sans réel motivation : il fait froid et je sais qu'une montée de plus de 40 kilomètres m'attend… Néanmoins, cette montagne sera la dernière qui se présentera à moi et surtout, la franchir marquera mon passage en Alberta. Après près de trois heures d'effort, les pieds gelés, je bascule enfin dans une nouvelle province ! Je roule encore quelques dizaines de kilomètres supplémentaires, où je vois se dessiner les vastes plaines canadiennes, puis décide de m'arrête à Pincher Creek pour la nuit. Courte journée de « seulement » 114 kilomètres, mais j'en ai fini avec les Rocheuses et j'ai rallié une nouvelle province. Donc une bonne journée malgré tout !

Feu de forêt après Fernie
Crowsnest
Alberta !
Les montagnes sont désormais du passé !

Jour 10 : Pitcher Creek – Bow Island (211 km)

Au réveil de cette dixième journée, j'ai l'agréable surprise de constater que j'ai une vue parfaitement dégagée sur les sommets du parc national des Lacs-Waterton (je suppose), situées à la frontière avec les États-Unis. Après une plus d'une semaine passée dans la fumée, ça fait vraiment du bien de pouvoir admirer ce genre de paysages.

Réveil à Pincher Creek

Pour cette première étape dans les plaines, je ne savais pas vraiment jusqu'où j'allais pouvoir aller. Dans cet environnement, le vent sera déterminant. Et je m'en rends très rapidement compte ! Sur environ 3 kilomètres, la route que j'emprunte pour quitter Pincher Creek et rejoindre la Transcanadienne par plein nord ; je ressens immédiatement la pression des vents de sud-ouest. Dès lors que je bifurque à droite pour me diriger vers le nord-est, ces mêmes vents deviennent indolores, et m'aident clairement dans mon exercice.

Les montagnes, les plaines, un vélo <3

Malgré des vents un peu moins favorables après moins de deux heures de routes, je parviens tout de même à réaliser 211 kilomètres ce jour-là. Pour rappel, mon précédent « record » de distance était de 163 kilomètres, effectués lors de la septième journée. Inutile de préciser que j'étais très content de ma journée, d'autant plus que j'arrive à Bow Island en relative bonne forme (j'entends par-là que je pouvais toujours marcher quasi normalement !).

Jour 11 : Bow Island – Gull Lake (220 km)

Peu émoussé de la veille, voir même galvanisé, je décide de retenter une étape de plus de 200 kilomètres pour cette onzième journée. Roulant essentiellement vers l'est, avec une nouvelle fois des vents de sud-ouest, je parviens à rejoindre Gull Lake, au terme de près de 7h30 d'effort. Encore 220 kilomètres de parcourus, et surtout, encore une nouvelle province atteinte : la Saskatchewan. Une journée de vélo parfois longue et monotone, pas si plate que ça (800 mètres de dénivelé positif au final), mais une bonne journée de vélo !

Saskatchewan !
C'est droit. Et c'est loin !

Jour 12 : Gull Lake – Moose Jaw (228 km)

Après avoir parcouru 211 puis 220 kilomètres les jours précédents, je me suis dit que les 228 kilomètres jusque Moose Jaw, quatrième ville de la province où j'étais passé en mai, devraient le faire ! Et, avec des vents majoritairement favorables, ça le faisait d'ailleurs plutôt bien jusqu'au kilomètre 160… La tête dans le guidon en train de donner tout ce que j'ai pour essayer de boucler les 70 derniers kilomètres le plus rapidement possible, j'ai loupé l'un des nombreux débris que je croise chaque jour sur l'accotement, et ça a été fatale à la roue arrière : pneu ultrarésistant à 100 $ acheté il y a à peine une semaine découpé, jante déformée (et chambre à air morte, forcément)… Heureusement, j'apprends de mes expériences : j'avais gardé l'un de mes anciens pneu en rechange, « juste au cas où ! » (et je garde toujours au moins une chambre à air de secours). Encore une réparation à effectuer au en bordure d'autoroute.

La cause
La conséquence

Malgré une roue arrière qui battait de l'aile, je parviens malgré tout à rallier Moose Jaw, après une autre longue journée de près de 10 heures. Journée durant laquelle j'ai d'ailleurs croisé un certain Rodney Blyth, canadien qui s'est lancé dans une marche entre Halifax et Vancouver, soit 6 000 kilomètres au total ! Parti le 30 avril, il prévoit d'achever son aventure le 17 octobre. Fou !

Jour 13 : Moose Jaw (repos)

Tout au long de la journée d'hier, j'ai eu le temps de me convaincre qu'il serait peut-être opportun de prendre une journée de repos à Moose Jaw. Même si je me sens bien physiquement, je sais que je tire un peu sur la machine, et ai notamment deux genoux pour me faire quelques piqûres de rappel. Ceci dit, je reste dans une optique me poussant à profiter de chaque jour à la météo favorable, tant au niveau des températures que des vents. Difficile donc de me résoudre à m'arrêter. Mais après avoir de nouveau explosé un pneu et abîmé une roue la veille, passer une journée off àMoose Jaw, pour réparer et récupérer, s'est imposé. L'occasion aussi pour moi de trouver enfin du temps pour écrire sur mon blog… !

Les beaux campings du Canada

Jour 14 : Moose Jaw – Weyburn (148 km)

Le vélo réparé (enfin presque puisque subsiste un bruit suspect sur la roue arrière, mais ça roule !), je reprends la route à 7h30 pour cette 14e journée. Suivant une ligne parfaitement droite de 140 kilomètres vers le sud-est, c'est la première fois depuis mon départ que je dois réellement lutter contre les vents. Si j'y ajoute la monotonie d'une route sans relief et une tendinite au tendon d'Achille qui a pointé le bout de son nez il y a deux jours, cette étape fut quelque peu éprouvante. Ne pouvant réellement me permettre du repos (et ne le souhaitant pas), il va désormais me falloir comprendre l'origine de cette tendinite et y remédier !

« Wind gusts » (littéralement « Rafales de vent »)

Les chiffres de la semaine

  • Jours roulés : 6/7 ;
  • Distance parcourue : 1 076 kilomètres ;
  • Temps passé sur le vélo : 39h31 ;
  • Dénivelé positif : 3 413 mètres ;
  • Crevaison(s) : 1 ;
  • Calories dépensées : 37 869 ;
  • Provinces traversées : 2/10.

Distante totale parcourue : 2 036 kilomètres.

Conclusion de la semaine 2

Malgré un jour de repos et de nouveaux soucis mécaniques, j'ai tout de même parcouru 1 076 kilomètres durant cette deuxième semaine, avec notamment trois journées à plus de 200 kilomètres. J'en ai également terminé avec les deux premières provinces : la Colombie-Britannique et l'Alberta. Mon niveau de forme me surprend également : malgré la majorité des nuits passées en tente, hors des terrains de campings, je n'éprouve pas spécialement de fatigue et parviens à enchaîner les longues journées de vélo. Pour l'instant, car mon corps semble tout de même m'envoyer quelques alertes…

Le parcours de la semaine 2

« Le plus important, ce n’est pas la destination, mais les mésaventures et les souvenirs que l’on crée le long du chemin. »

– Penelope Riley

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1 Voyage | 108 Étapes
Weyburn, SK, Canada
592e jour (01/09/2018)
Étape du voyage
Début du voyage : 18/01/2017
Liste des étapes

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