Honnêtement, je n'ai pas grand-chose à dire sur un tel lieu emblématique : Les registres, histoires et légendes manquent, il s'agit d'une sorte de figure de proue de la ville d'Ajaccio, puisque la pointe de la Parata est le lopin de terre le plus à l'ouest de toute l'île, donnant une bonne visibilité sur l'archipel des Sanguinaires et le golfe d'Ajaccio. Il est possible d'observer sur la pointe la première tour génoise du Golfe actuellement en rénovation et faisant l'objet de recherches archéologiques, qui avait autrefois pour but de protéger la citadelle d'Ajaccio qui se développe à partir de 1492, commandée par Accellino Spinola, lieutenant d’Ajaccio, et réalisée par Giacomo Lombardo, chef maçon génois, entre 1550 et 1551.
Les étude archéologique ont révélés que la tour, haute d’environ 13 mètres, possédait trois niveaux, une citerne au rez-de-chaussée pour stocker l’eau, une salle militaire avec canonnière et cheminée au premier étage, et une salle de guet au second, tandis que la terrasse servait à l’observation et abritait divers aménagements comme des marques d’ancrage pour allumer un feu destiné à alerter les autres tours génoises, les militaires et la population en cas d’attaque.
L’étude s’est également intéressée à la plateforme fortifiée entourant la tour, où ont été identifiés un chemin, une tourelle et d’autres structures défensives, aujourd’hui presque invisibles sous la végétation. Enfin, sur l’isthme menant à la tour, c’est-à-dire la passerelle naturelle de terre étroite entourée par la mer des deux côtés, des sépultures médiévales ont été découvertes, dont une datée du XIVᵉ siècle, bien que des recherches récentes n’aient pas révélé d’autres vestiges funéraires.
La pointe de la Parata est un lieu symbolique de mon voyage : elle incarne à la fois ma première immersion dans la nature sauvage de la Corse et ma dernière étape, puisque j’y suis revenu pour mon dernier jour, contemplant cette fois les îles Sanguinaires que l’on aperçoit au loin, au-delà de la mer. C’est un moment d’introspection : je me suis surpris à revisiter mentalement tout le mois écoulé, me demandant si, au début de ce périple, j’aurais pu imaginer tous les lieux emblématiques que je visiterais. La réponse était évidemment non.
Je ne me serais jamais cru capable de maintenir une moyenne de 10 à 15 kilomètres par jour, pensant qu’au bout de la deuxième semaine, je devrais ralentir le rythme. Et pourtant, j’y suis arrivé. Le moi qui découvrait la Parata pour la première fois aurait été fier de ce que j’ai accompli.
En revanche, le moi d’il y a un mois n’aurait pas été fier de constater que les échafaudages de cette maudite tour de la Parata n’étaient toujours pas partis. Sincèrement, ce chantier traîne depuis des années… ne serait-il pas temps de tout enlever ? Que cherchez-vous, un ongle de pied du précédent Torrigianu perdu sous terre ? Moi qui espérais, presque comme dans un rêve, admirer cette superbe tour sans ces fichus tas de bois… il faut croire que ce sera encore raté cette année !
Extrait du journal d'un montagnard #