Le but de cette randonnée n’a pas été atteint malgré moi : je venais voir le bassin dans un bassin ! Le lac de l’Ospédale d’un côté et la mer de l’autre. Eh bien, c’est raté, car le côté asséché du lac de l’Ospédale est justement celui qui est dévoilé depuis le pic. Quel échec ! Mais en réalité, j’ai tout de même pu admirer de jolis paysages lors de cette courte escapade, donc je n’en suis pas déçu.
Pour parvenir au Pic du Corbeau, on emprunte une route construite il y a longtemps pour un relais de télécommunication, jusqu’à un réservoir à produit radioactif, à en juger par les pictogrammes sur la cuve. Ça fait peur ! À partir de là, il faut faire du hors-piste pour se rapprocher d’un pic d’une platitude exemplaire : aucun danger donc. Un joli tag m’attendait d’ailleurs : « Trailer fora », « C’est notre dernier avertissement ». Absolument charmant ! C’est amusant de voir qu’en Corse, la criminalité est ridicule par rapport à la France continentale, mais que les tags outranciers, eux, font partie de la culture de l’île. Sinon, j’ai surpris un rapace perché sur le pic et je l’ai fait s’envoler. involontairement. Il m’avait remarqué avant que je ne le remarque, et ça, c’est fortiche !
Des cairns posés par les randonneurs continuent plus bas et permettent de s’enfoncer dans la forêt jusqu’au lac de l’Ospédale. Honnêtement, ce décor, qui mélange reliefs granitiques, affleurements rocheux et éboulis avec des forêts claires de pins, des arbustes bas et du maquis, m’aurait bien plu, mais j’étais déjà suffisamment fatigué. Il faut dire que la déception de ne pas pouvoir voir le lac d’ici m’avait tout de même miné le moral, mais seulement très légèrement : le rapace m’avait redonné le sourire, mais à quoi bon continuer dans ce paysage que je connaissais déjà bien !
J’aimerais rajouter que j’ai vu, sur certains arbres, des traces blanches et rouges indiquant un long sentier de randonnée, peut-être le Mare a Mare. Mais, par contre, il n’y avait absolument aucun sentier. Quand je dis aucun, c’est vraiment aucun ! J’ai donc tenté de suivre ces marques, avant de me rendre compte que je m’éloignais de mon propre objectif et qu’en plus, sans sentier, il m’était impossible de me repérer…
Extrait du journal d'un montagnard #
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