Brève escapade vers les piscines naturelles du Cavu pour s'y baigner. Je n’y suis vraiment pas resté longtemps : la foule de monde m’a un peu dégoûté de l’endroit. De tous ceux que j’ai visités sur l’île, c’est celui que j’ai trouvé le plus touristique.
Une brève escapade pour se baigner qui s’est naturellement écourtée quand les piscines naturelles ont commencé à être surpeuplées. À bien des égards, je comprends les locaux grognons lorsqu’ils voient leur lieu préféré envahi de touristes. Pour tout dire, j’ai hésité à inclure les piscines naturelles de Cavu parmi les lieux visités, à l’image de nombreux cols franchis donnant de belles photos mais sans histoire que je n’ai pas jugé bon de mentionner. Mais je l’ai finalement fait, pour deux raisons : Premièrement, malgré la déception, nous avons fini par nous y baigner, donc le lieu a bel et bien rempli son objectif. Deuxièmement, cela illustre parfaitement l’un des problèmes du surtourisme dont je dois bien parler… Il est difficile de profiter d’un endroit lorsque des bus déversent sans cesse des flots de touristes, les uns après les autres, alors que moi-même je suis touriste. L’arroseur arrosé !
Bon, il faut bien rendre cette partie du voyage attractive. Alors voilà : puisque j’en viens à détester les touristes qui sont pourtant dans la même situation que moi, je vais les appeler les Pinzutu, comme dirait un traditionnel Corse de Corse !
Mais qu’est-ce qu’un Pinzutu ? Le terme fait référence aux casques pointus portés par les soldats français arrivés en Corse au XVIIIᵉ siècle, notamment lors de la conquête de l’île par la France à partir de 1768. Les populations corses de l’époque, effrayées de voir débarquer d’imposantes flottes de soldats inconnus, leur ont attribué ce surnom péjoratif… qui est resté ancré dans la mémoire collective.
Aujourd’hui, le mot a perdu sa substance, mais il plutôt rigolo et peut faire sourire. Mon voisin a dit à mon père au téléphone que ce n’était « qu’un Pinzutu ». L’insulte semble drôle à prononcer, pas vrai ? Pourtant, à l’époque, elle ne l’était pas du tout : les soldats français n’avaient pas pour habitude de plaisanter avec le peuple, surtout quand celui-ci voulait maintenir son indépendance fraichement acquise…
