Le Pont d’Asco est un autre pont génois parmi tant d’autres, il date du XVe siècle époque d'occupation génoise. Ce pont permettait aux ouvriers forestiers de traverser la rivière pour se rendre dans la forêt qui couvrait il y a une centaine d'années en arrière, les flancs de la montagne faisant face au village, mais il permettait aussi aux bergers de continuer l'antique chemin de la transhumance car il relie l'Asco à la vallée de Niolo. Il est situé au village d’Asco à 535 m d'altitude, en contrebas du village; en dessous du pont, l'Asco a creusé une immense piscine naturelle.
Le haut Asco, visible sur l’une des photos, forme un cirque : une zone de montagne aux paysages et au climat alpins. La crête du cirque est constituée de plusieurs des plus hauts sommets de l’île. Lorsque j’ai emprunté son sentier, m’éloignant du pont, je me suis surpris à vouloir m'approcher de ces sommets. Mais j’ai rapidement compris, que cela m’aurait pris la journée entière, et nous étions attendus ailleurs.
Le vieux chant I Pastricciali : Le chant du pasteur :
A lu Spunta di lu ghjornu, Quandu sonna la campana
Au lever du jour, Alors que la cloche résonne
Ci truvemi tutt'intornu, In piazza di la funtana
Nous nous retrouvons tous, Autour de la place de la fontaine
Per cullacci in muntagna, Passà una settimana
Pour aller passer, Une semaine à la montagne
Lasciemi u nostru paesi, Passemi per l'usciatellu
Nous laissons notre village, Passons par le lieu dit u Sciatellu
Ci pizzica lu muntesi, Falla lu manti niellu
La brise nocturne nous pique le visage, l'obscurité se lève dans le Niolo
I fiari so tutti stesi, ln li prati da lu ghjellu
Les fleurs sont toutes dressées, par le gel, dans les prés
Près de l’église d’Asco, une fête de village battait son plein. Toutes les familles du hameau semblaient réunies, partageant repas et boissons dans une ambiance joyeuse. À l’extérieur, un petit âne était attaché. Frêle, immobile sous le soleil, il paraissait souffrir, mais tenait bon. À ses côtés, une fillette ne le quittait pas d’une semelle : elle le câlinait, le caressait, et lui avait même trouvé un petit nom que j’ai malheureusement oublié.
Quand elle est rentrée quelques instants, sans doute pour chercher à manger, à boire ou rejoindre ses parents, je me suis approché de l’âne, docile comme à son habitude, pour prendre une photo. Mais déjà, au loin, je l’ai vue revenir en courant. La photo terminée, j'ai pris mes jambes à mon cou, lui laissant l’âne pour elle toute seule, il semblait qu’elle avait trouvée son nouveau compagnon de jeu pour toute la journée au moins !
Extrait du journal d'un montagnard #