Découverte du trou de la bombe, une petite randonnée sans difficulté excepté vers la fin, ou se hisser jusqu'au trou de la bombe demandera quelques passages d'escalades !
Le granite de Bavella recèle bien des mystères. L’un des plus fascinants est sans doute son érosion, qui sculpte au fil du temps des formes étonnantes dans la roche, visibles sur l’ensemble du massif et répertoriées par d’autres frères randonneurs qui, comme moi, ont l’amour de l’exploration.
À l’image des hommes qui vivent à son pied, ce granite a deux visages : une part dure, inébranlable, et une part plus tendre, vouée tôt ou tard à céder. Sous l’assaut du vent, du froid, de la chaleur, de la pluie, des tempêtes et même de l’air salé venu de la mer, la roche finit par se creuser, se fissurer, parfois jusqu’à être percée de part en part. Le Trou de la Bombe en est l’exemple le plus marquant qu’il m’ait été donné de voir en Corse : une véritable arche naturelle de huit mètres, posée là, au milieu de nulle part.
Au détour d’un sentier bordé de pins, je suis donc parti à la rencontre de cette curiosité. Dissimulée parmi les pins laricio, il m’a fallu m’y hisser tant bien que mal. Avec difficulté, et même un peu de peur, je dois l’avouer, je suis un piètre grimpeur, mais au bout de l’effort, j’y suis parvenu ! Un randonneur, au loin, m’observait sans rien dire. Peut-être craignait-il de me voir chuter comme une pierre. Arrivé en haut, je lui ai lancé :
— « Me voilà arrivé, vous ne verrez pas de mort aujourd’hui, vous pouvez partir ! »
Il m’a répondu du tac au tac :
— « C’est bien… vous voulez que je vienne vous tenir la main pour redescendre ? »
Quel enfoiré ! Il m'a fait rire ! Mais il faut reconnaître que c’était une bonne blague. Je l’ai rassuré, lui disant de ne pas s’en faire et qu’il pouvait s’en aller, ce qu’il fit. En réalité, il s’inquiétait sincèrement pour moi. Et ça, c’est beau : la solidarité entre êtres humains. Tout le monde devrait avoir autant de compassion à la vue d’une personne en difficulté, et être prêt à intervenir au besoin.
Quoi qu’il en soit, il faudra vraiment que je m’améliore en escalade : un montagnard doit être capable d’évoluer sur tous les terrains. J’ai les muscles, j’ai la taille, j’ai l’endurance… mais je n’ai aucune technique !
