Les bouches de Bonifacio

Publiée le 28/09/2025
Quel plaisir, après avoir pris des sentiers non homologués, des hors-pistes, m'être déchiré le caleçon dans le maquis plus de fois que j'ai de cicatrices sur les mollets, quel plaisir d'emprunter un superbe sentier pavé le long de ces gigantesques falaises de calcaire !

Quand je me suis retrouvé face aux Bouches de Bonifacio, j’ai eu l’impression d’arriver au bout du monde. Devant moi, un détroit resserré, à peine une douzaine de kilomètres, qui sépare la Corse de la Sardaigne. Les falaises blanches, hautes et abruptes, plongeaient dans une mer turquoise où s’éparpillaient des îlots rocheux semblant flotter comme des sentinelles. C’est beau, mais ça impose aussi une certaine crainte.

On dit que ce passage est l’un des plus redoutés de Méditerranée. Les vents, les courants, les récifs invisibles ont causé bien des naufrages, comme celui dramatique des îles Lavezzi et ceux de l'îlot des Moines dont je parlerai prochainement. En les contemplant, j’ai tout de suite compris pourquoi on avait construit le phare de Pertusato : un guide indispensable pour éviter que les marins ne s’échouent sur ces pièges naturels.

Mais au-delà du danger, le lieu demeure magnifique. Les Bouches de Bonifacio, c’est un mélange de beauté brute et d’histoire maritime qui fait s’arrêter net le territoire terrestre corse dans une sorte de message solennel : “Ici, marque la fin de la Corse, ces falaises vertigineuses en sont les saintes limites et défenseuses inaliénables de son enceinte, aucun fou ne saurait les franchir depuis la mer, reculez ou périssez violemment en vous échouant contre elles.” De véritables remparts naturels. Un endroit où la Méditerranée dévoile à la fois son visage le plus majestueux et le plus imprévisible. Dire que ces falaises couvertes de maquis et d'herbes sont entièrement constituées de calcaire, une roche tendre et friable, et pourtant, si l'érosion au bord des falaises est quotidienne à cause des pluies et des courants de mer faisant s'effriter le calcaire, aucun pan ne s’est effondré à ma connaissance depuis bien longtemps, même si des risques existent toujours. À Bonifacio, la commune a interdit l'accès à deux maisons bâties sur un pan de calcaire qui menaçait de céder, et l'accès à un escalier en contrebas de la ville permettant de traverser un sentier langeant les falaises par le bas près de la chapelle Saint-Roch, n’oublions pas qu’une partie du village fortifié est construite à même le bord de la falaise, au-dessus de ces parois vertigineuses, mais j'y reviendrai prochainement.

Ça ne me plairait pas, être au précipice d’une falaise constituée d’une des roches les plus friables de l'univers… Mais étonnamment, de grands colosses granitiques réputés inaltérables se sont effondrés avant elle, alors, comment se fier à cette nature imprévisible ?

Extrait du journal d'un montagnard  #

Vue des bouches de Bonifaccio
Vue ruines de casernes dans bouches de Bonifaccio
Vue du sémaphore dans bouches de Bonifaccio
Vue des bouches de Bonifaccio
Vue des bouches de Bonifaccio
Vue des bouches de Bonifaccio
Vue des bouches de Bonifaccio
Vue des bouches de Bonifaccio
Vue des bouches de Bonifaccio
Vue du grain de sable depuis les bouches
Vue des bouches de Bonifaccio
Vue du port de Bonifaccio depuis les bouches
Vue du port de Bonifaccio depuis les bouches
Vue du port de Bonifaccio depuis les bouches
Vue de Bonifaccio depuis les bouches
Vue de Bonifaccio depuis les bouches
Vue de Bonifaccio depuis les bouches
Vue de Bonifaccio depuis les bouches
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1 Voyage | 81 Étapes
Les Bouches de Bonifacio, Bonifacio, France
28e jour (27/08/2025)
Étape du voyage
Début du voyage : 31/07/2025
Liste des étapes

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