Capo Rosso

Publiée le 11/09/2025
Petite randonnée au Capo Rosso, un endroit magnifique. La dernière montée est assez amusante : elle est escarpée sans être verticale. J’ai eu l’impression d’être bouquetin !

Le Capo Rosso, muraille naturelle d'un légendaire Torregianu

- Panneau avertissant le randonneur -

Le Capu Rossu s’avance en mer, loin vers l’ouest, et ferme au sud le golfe de Portu.
Côté nord, le relief abrupt et minéral du granite alcalin rouge plonge dans la mer par des falaises vertigineuses ponctuées d’îlots ; vers le sud, les pentes douces, formées de roches plus tendres, jadis cultivées, sont aujourd’hui couvertes de maquis.

Dans le maquis, on entrevoit d’anciennes terrasses encore cultivées d’orge et de blé au début du XXᵉ siècle. Les aires de battage du blé, murets, oliveraies, fontaines et maisonnettes en pierre sèche témoignent de cette histoire agricole qui remonte essentiellement au XIXᵉ siècle. Les familles, se relayant, les occupaient épisodiquement au fil de l’été pour mener les troupeaux de chèvres et de brebis, s’occuper des champs d’orge ou de blé, et fabriquer des fromages.

Couronné par la tour de Turghju, bâtie en 1608 au bord d’un à-pic de 331 mètres, le Capu Rossu offre un panorama exceptionnel.

Au nord, il domine les paysages flamboyants des Calanche de Piana et de Scandula, qui s’embrasent dans la lumière du soir. Vers l’intérieur des terres, le regard porte jusqu’à la dent de Paglia Orba et à la cime du Monte Cintu, sommet le plus élevé de Corse. Vers le sud enfin, la vue s’étend des pointes de Cargnese jusqu’aux îles Sanguinaires, dressées à l’horizon dans toute leur majesté.

Ouvrez l’œil !
Des martinets pâles et des martinets à ventre blanc rasent les crêtes à des vitesses vertigineuses ; plusieurs balbuzards pêcheurs nichent sur des pitons rocheux, ne sortez pas des sentiers pour préserver leur indispensable tranquillité.

Des plantes endémiques de Corse et Sardaigne poussent sur les falaises ou les îlots, comme :

  • l’Érodium de Corse,

  • l’œillet de Madame Gysperger,

  • le Séséli précoce,

  • ou l’Euphorbe arborescente, plante méditerranéenne adaptée aux climats chauds.

Vue sur la route étroite du Belvédère de Saliccio
Vue sur le Capo Rosso depuis le belvédère de Saliccio

Alors que je m’avançais vers le cap, je distinguais de grandes falaises abruptes qui me semblaient terriblement austères. Arrivé au sommet, près du promontoire rocheux qui soutient la tour génoise, je réalisai à quel point le sentier paraissait escarpé. Difficile ? Pas vraiment pour un Pyrénéen ! Mais y avoir construit une tour génoise, et y avoir placer un Torregianu à une époque loitaine, me semblait assez farfelu. En cas d’attaque, il ne pouvait recevoir aucune aide avant environ trois heures de marche au départ du cap, le village de Piana, la plus proche commune de la tour, était quant à elle, à au moins trois bonnes heures de marche supplémentaire. Dès lors, il ne pouvait compter que sur lui-même.

Vous imaginez la résilience de ces hommes ? Leur vie entière consacrée, parfois même sacrifiée, à l’intérêt commun. Seuls, dans ces tours austères, parfois au milieu de rien, pendant des jours et des mois, sans ami à qui parler ?

À bien des égards, les Torregiani étaient aussi rudes que certains montagnards. Car seul un homme endurci peut supporter les tristes vérités d’un silence ininterrompu, cette unique compagne muette, leur seule maîtresse de maison, les accueillant à chaque retour dans leur modeste demeure et leur rappelant, par un calme presque mortifère, que quoi qu’ils fassent jour après jour, pas un son, pas une voix, pas une âme vivante ne pourra jamais mettre un terme à la solitude de ce foyer ni à la beauté de cette union si lourde à porter.

En réalité, j’ai tout de même aperçu les ruines d'une vieille cabane, des aires de battage, de vieux enclos et une vieille fontaine, tous, cachés par le lierre. Cette pauvre âme, d'autrefois, n’était peut-être pas si seule que le décor d'aujourd'hui le laisse paraître.

Extrait du journal d'un montagnard #4

Une croix reculée près du Belvédère
Vue sur le Golfe de Porto depuis le Belvédère
Vue du Capo Rosso
Vue du Capo Rosso.2
Vue des falaises abruptes
Vue sur maison de pasteur et aire de battage depuis le cap
Vue sur les falaises du cap
Vue depuis le Capo Rosso.2
Vue de la tour du Capo Rosso
Vue depuis Capo Rosso de l'arrière pays
Vue depuis Capo Rosso de l'arrière pays
Vue de mon père et moi
Vue de la mer avoisinante
Vue d'un chemin du Capo Rosso
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1 Voyage | 81 Étapes
Capo Rosso, Piana, France
4e jour (03/08/2025)
Étape du voyage
Début du voyage : 31/07/2025
Liste des étapes

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