Capu di Moru

Publiée le 28/09/2025
Pour finir la journée, j'irai encore à la rencontre d'une tour génoise ainsi que d'une plage très importante pour le peuple Corse considérée comme un lieu de recueil spirituel et religieux, j'en profiterai pour grimper à son phare. Une destination magnifique, vraiment, l'une des plus belles.

Capu di Moru, la plage des pèlerins

Il est possible de voir, au large des côtes entre les golfes d’Ajaccio et du Valinco, Capu di Muru, une véritable barrière naturelle dont le relief massif s’élève à 170 m au-dessus de la mer. Il s’agit d’une pointe abrupte qui précède Ajaccio ; aucun sentier ne traverse son sommet, il est seulement possible d’en faire le tour. Ses pentes, qui dévalent vers la mer, semblent être un océan de maquis infranchissable, entrecoupé de zones granitiques plus arides où rien ne pousse. De cet océan vert émergent des rochers aux formes pittoresques et quelques constructions humaines remarquables qu’il convient de voir : la fameuse tour génoise de Capu di Moru, où il était autrefois possible de grimper jusqu’à son sommet, et la maison de maître du cap, avec son four à pain (que je n’ai pas photographiée), rappellent qu’au début du XXᵉ siècle encore, le cap était la propriété d’une grande famille qui en louait les terres pour l’élevage de bovins et de caprins ainsi que pour la culture de céréales (blé et orge). C’est d’ailleurs pour cette raison que cette tour génoise jouissait d’un certain privilège par rapport à d’autres : un véritable personnel militaire génois, dirigé par un officier, était en charge de sa surveillance, alors que, dans la majorité des tours, le personnel venant à manquer, on envoyait des locaux inexpérimentés.

En contrebas, il est possible de voir une petite chapelle ouverte, A Madonuccia, qui est restée un lieu de pèlerinage au bout du cap pour les habitants de Coti-Chiavari. Partout sur la plage de la chapelle, on remarque de petites niches religieuses installées sur des rochers de granit. J’ai pu observer des structures similaires à d’autres endroits, comme à la plage de Saint-Antoine sur le cap de Pertusato. De nombreuses croix rudimentaires, fabriquées à partir de simples branches, témoignent de la foi des habitants : ces aménagements ne sont pas l’œuvre de l’État ni des autorités locales, mais le fruit du dévouement des villageois eux-mêmes. On n’y accède qu’au terme d’une longue marche, tant l’abordage est difficile sur ce rivage qui n’est qu’une succession de chaos rocheux sculptés par l’érosion. Et en levant la tête, on aperçoit un grand phare dominant le cap qu'il est possible de rejoindre seulement par un sentier très pentu dans le maquis. Quel décor sublime !

En explorant la végétation du cap, j’ai été frappé par la multitude de lézards qui s’échappaient à toute vitesse dès que le craquement de mes pas résonnait dans le maquis. Leur présence est si abondante en Corse qu’elle ne peut échapper au randonneur : à chaque sortie, ces petites créatures bondissantes semblent peupler chaque recoin de l’île !

Extrait du journal d'un randonneur #

Vue de la côte sauvage
Tour de Capu di Moru au loin
Tour de Capu di Moru au loin
Tour de Capu di Moru au loin
Tour de Capu di Moru
Tour de Capu di Moru
Versant couvert de maquis
Maison de maître
Vue d'une tour génoise au loin à gauche
Vue de la mer au loin
Vue de la mer et du maquis
Vue de la côte
Vue de la côte
Vue de la côte
Vue de la côte
Vue de la côte
Vue de la côte
Vue de la côte
Vue du phare Muro
Vue des niches sur granit
Vue de la côte, niches et croix
Vue de la chapelle sur plage
Vue de la côte
Vue de la côte
Panorama de la côte
Vue de la chapelle
Vue des niches sur granit
Vue de la côte
Vue du phare Muro
Vue sur la mer
Phare de Muro
Phare de Muro
Vue de la plage depuis phare Muro
Panorama depuis phare Muro
Vue de la plage depuis phare Muro
Panorama depuis phare Muro

Comme vous le voyez, cet endroit est charmant, mais je vais partager une petite anecdote. J'ai dû faire une partie de la randonnée en courant. Pourquoi, me direz-vous ? Eh bien, ce n'est pas que tout à coup je me suis senti l'âme d'un grand sprinter, loin de là, mais c'est que vers le milieu de la randonnée, au moment ou je me rapproche des côtes en descendant du maquis du versant après la tour, je suis littéralement arrivé sur une plage où 50 personnes se reposaient. Je les regarde, ils me regardent, je fais des gros yeux afin de savoir si je voyais bien ce que je voyais ! Bon, les attroupements en montagne c'est plutôt rare, mais ce n'est pas non plus un miracle, je commence à les devancer, et d'un coup j'entends : « Bon, et bien on va se remettre en route, et le pire, c'est que le moniteur contrairement aux suivants, il aller vite lui ! »

Et là, dans mon âme, dans mon esprit, dans tout mon être, j'ai senti la déferlante. J'ai senti ce flux incessant d'une cinquantaine de touristes se suivant les uns les autres, ruinant tout le potentiel de mettre en valeur ce bel endroit naturel par de jolies photos. Oui, car dans ce groupe, il y avait deux types d'individus : les rapides et les traînards. Les rapides auraient gâché mes photos si j'étais devant, et les traînards si j'étais derrière. Et entre les deux, ils investiraient la plage spirituelle pour une autre halte bien méritée, je les comprends, bien entendu, mais je devais penser à mon intérêt ! Alors j'ai couru. J'ai couru de tout mon être comme le sanglier que je suis, me hissant de rocher en rocher. Et j’ai été récompensé par de jolies photos, car je ne les ai pas recroisés sur une grande partie de la randonnée, sauf quatre trailers du groupe, qui allaient bien plus vite que moi au niveau de la chapelle.

J'en vois un qui vient, je l'arrête et lui dis : « Vous êtes avec les autres ? »
Il me répond : « Oui ! »
Et je lui demande : « Et est-ce qu'ils arrivent ? »
Il me dit : « Ah bah oui, ils arrivent. »
Et là, je lui ai finalement dit : « Oh non, c'est la déferlante ! »

Il a rigolé et a continué sa route. Moi, j'ai décidé de faire un détour par le phare en hâtant mes grosses fesses sous peine d'être rattraper par la horde, et au moment de redescendre sur le chemin du retour, ce fut le moment un peu gênant où je devais doubler 10 ou 15 personnes dans des petits sentiers exigus. Mais en même temps, si je ne faisais pas ça, je restais derrière et je devais marcher lentement, et en plus, je n'étais même pas dans leur groupe ! Au moment de finir la randonnée, j'ai croisé les trailers, ils n'ont pas chômés ceux là, moi aussi j'aimerai pouvoir aller aussi vite un jour !

Extrait du journal d'un montagnard #

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1 Voyage | 81 Étapes
Capu Di Muru, Coti-Chiavari, France
31e jour (30/08/2025)
Étape du voyage
Début du voyage : 31/07/2025
Liste des étapes

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