Cette petite montagne demeurait l'une des plus sauvages qu’il m’ait été donné d’explorer. Elle n’avait rien de dangereuse, mais le tracé était presque inexistant, et le sentier menant au sommet se perdait rapidement. Il fallait alors se fier aux cairns et progresser de bloc en bloc pour atteindre le belvédère final. Une randonnée acrobatique offrant une vue absolument sublime sur le golfe et la plage de Santa Giulia.
Deux éléments m’ont marqué sur mon chemin : d’une part, la présence d’un grand ponton sur la plage, le premier en dehors d’une ville que j’ai rencontré lors de mon séjour en Corse ! Et d’autre part, celle d’un énorme lac asséché qui servait de repère aux oiseaux. Mais à chaque fois que je tentais de m’approcher, même de loin, ces filous s’éloignaient aussitôt !
La présence de ce lac rendait le site encore plus intéressant, car elle faisait de la plage de Santa Giulia une lagune littorale, c’est-à-dire une étendue d’eau côtière généralement peu profonde, ici sous la forme d’un lac, séparée de la mer par un cordon littoral, ici sableux, et en l’occurrence la plage elle-même. Les deux étendues d’eau se rejoignaient toutefois au niveau de la passerelle que j’ai empruntée pour accéder à la montagne à l'extrémité sud de la plage.
C’est également ici que j’ai eu ma petite altercation avec un guichetier de parking peu scrupuleux, bien décidé à faire tomber quelques pièces de nos poches à moi et à mon père. Méprisant le code de la route, il refusait de nous laisser effectuer un simple arrêt-minute sur le bas côté de la route sans gêner la circulation. Il voulait à tout prix que nous passions par son parking. Que des charognards, ces gens-là !
Extrait du journal d'un montagnard #