Ce plateau perché entre deux étangs est un véritable sanctuaire naturel où le maquis, épargné par le feu, est devenu forêt. L'étang de Diane, au loin, m'est demeuré en partie inconnu : je n'ai pas pu accéder à la cabane de berger au bord de l'étang qui me narguait de loin, car le sentier était bien caché Et il n'y avait même pas de flamants roses en plus ! Enfer et damnation !
Mais sinon, ce lac est le refuge des pêcheurs et des ostréiculteurs par excellence, il s'agit de l'un des plus profonds de l'île, plus de 11 mètres. Que cette étendue bleu clair est belle ! Un lac aussi grand et aussi beau, ça ne passe pas inaperçu. Il est même possible, en en faisant le tour, d'apercevoir les montagnes de l'autre côté, car les bergers descendaient de ces dernières et cheminaient jusqu'ici. En témoigne la cabane de berger en question, sur la berge, mais également une autre qui appartenait aux ostréiculteurs située sur l'île au milieu du lac.
Et oui, c'est une véritable cabane qui fut reconstruite par le Conservatoire du littoral après que ses vestiges eurent été retrouvés. Pourquoi diable un homme serait-il venu s'établir sur une île au milieu d'un lac ? Personne ne le sait… mais c'est justement ça qui est si bon ! Ce n'était sûrement pas un homme comme les autres !
En vérité, il faut savoir que cette île n'est pas une île...L'île de Diana est l'œuvre de l'homme ! Cet îlot n'est en réalité qu'un énorme amoncellement de coquilles d'huitres plates, Ostrea edulis, sans doute le dépotoir des ostréiculteurs romains qui exportaient de grandes quantités de cette huître très appréciée à Rome et dans l''Empire : Ouverte à l'ide d'un poinçon qui laisse un trou carré dans la coquille, puis mise en saumure dans des amphores, elle voyageait sans problème de conservation. Impressionnant n'est ce pas ? Savoir que cette île n'est que le fruit des coquilles d'huîtres, ça m'en bouche un coin personnellement !
Extrait du journal d'un montagnard #
Ce sont les Grecs qui, dès le VIe siècle av. J.-C., implantèrent la vigne en Corse. Sa culture connut bien des péripéties, et notamment les grandes destructions liées au phylloxéra à la fin du XIXe siècle. Pourtant, les doux reliefs de la plaine continentale, aussi appelée plaine d’Aleria, que je n’ai pas visitée en dehors de mon trajet en raison de l’absence d’attrait touristique, n’étant composée que de champs, n’ont jamais cessé de produire du vin. La modernisation des techniques a permis d’augmenter la productivité, au point que ce terroir, dont l’appellation est « Vin de Corse », représente aujourd’hui plus de la moitié de la production viticole de l’île.
Les premiers Hommes, arrivés en Corse il y a 12 000 ans, n’y trouvèrent pas de sangliers. Comme tous les grands mammifères, ceux-ci ont été introduits sur l’île pour des raisons alimentaires. Le sanglier corse est plus petit que le sanglier continental.
La plaine orientale offre un paysage tout à fait particulier pour l’île-montagne qu’est la Corse. Cette grande plaine sédimentaire, formée par les alluvions de plusieurs fleuves et les dépôts marins, fut longtemps fertile et habitée, jusqu’à ce que le paludisme en chasse les habitants au début du Moyen Âge. La terre prospère se fit désert. Depuis le milieu du XXe siècle et l’éradication de la maladie, ce territoire retrouve sa vocation agricole !
L’étang de Diane se situe sur le site de la Terrenzana, un espace préservé et sauvage. Et il y a une raison à cela : s’il n’y a pas de champs cultivés, peu de vignes et que le peuplement végétal y est spontané, c’est pour une raison bien simple : la végétation a échappé aux incendies, si fréquents en Corse, et a gagné en ampleur et en diversité.