Conclusion de ce beau voyage en Corse

Publiée le 29/09/2025
La conclusion de ce superbe voyage entrepris sur l’île de Beauté, car je me doute bien que toute histoire a une fin, et que chaque fin se doit de porter un message, ne serait-ce que pour inspirer de nouvelles histoires à s’écrire.

Le sentiment en mon for intérieur sur ce voyage :

Il est désormais de ma mission d’écrire quelques mots sur mon ressenti concernant le voyage entrepris si loin de ma France continentale. Mais par où commencer ? Si les souvenirs, en moi, sont nombreux et se sont accumulés au fil des jours, les mots, eux, me manquent pour les exprimer.

Décrire un objet est aisé : il est matériel, visible, accessible à tous. Décrire un concept l’est aussi, car tant d’autres avant moi en ont tracé les contours pour en faciliter la compréhension. Mais décrire mon ressenti personnel… voilà tout autre chose. C’est une expérience intime, unique, que moi seul peux tenter de communiquer ; et tant que je n’aurai pas, à la suite de mon introspection, trouvé la manière de retranscrire ce que je ressens, personne d’autre ne pourra vraiment le connaître.

Et pourtant, le temps me manque. Le voyage est clos, la vie continue, et me voilà déjà plongé dans mon master. Je n’ai plus le loisir de ces “enfantillages”. Nous voici à la fin de ce mois de septembre et déjà pointent les premiers examens. Je dois désormais être capable de communiquer mon avis de manière prompte et efficace.

La Corse fut pour moi une expérience sublime, j’y ai trouvé des lieux authentiques, habités par un peuple qui l’est tout autant. Quelques fois m’a-t-on confondu avec l’un d’entre eux durant mon périple sur les routes de Corse, et je fus honoré de me savoir assimilé, ne serait-ce qu’un instant, à un peuple aussi digne.

Ils ne sont pas différents de moi, ni de vous qui lisez ces lignes : ils ont les mêmes vices, les mêmes espérances et les mêmes aspirations. Cependant, pendant plus d’un mois, j’ai appris à me plonger dans leur histoire, à découvrir leur patrimoine, à marcher dans leurs pas à travers ces paysages à couper le souffle, et même à tenter d’imiter leur langue… avec si peu de résultats qu’il fallut, pour mon estime personnelle, que je n’avoue jamais à personne avoir un jour essayé de l’apprendre !

Ce voyage m’a amené à parcourir les routes de Corse de long en large, de fond en comble, et pourtant, il me restait tant de choses à découvrir. Une vie serait trop courte pour prétendre connaître la Corse dans ses moindres recoins. Et pourtant, j’ai la vantardise, peut-être la vanité, d’oser prétendre avoir exploré bon nombre de ces recoins.

Vous souvenez-vous quand je vous ai dit que seul un fou pourrait prétendre connaître un pays après n’en avoir exploré qu’un seul village ? Eh bien, aujourd’hui, je suis ce fou. J’estime connaître la Corse, j’estime l’avoir vécue, j’estime l’avoir ressentie. J’estime être l'un des dignes héritiers capable de recevoir et de faire vivre l’histoire des pasteurs, des corailleurs, des soldats génois, des bandits corses, des barbares turcs, des torrigiani et de tant d’autres figures de l’île, qui partagent aujourd’hui leurs histoires à qui veut l’entendre !

Ainsi, je me suis vu comme un réceptacle, mû par une force supérieure, poussé à connaître la Corse du mieux que je le pouvais, allant là où mes jambes me le permettaient, essayant d’assimiler les chants, les histoires, les plats, les paysages que je voyais. Je devais devenir le garant d’une culture… Ai-je réussi ? Bien sûr que non ! Personne ne le pourrait véritablement.

Je pourrais passer des heures à vous parler de la Corse et de ses spécificités, mais jamais aussi bien que les hommes qui ont façonné cette culture. Bien sûr, l’image est très spirituelle et la réalité tout autre, mais au fond, dans ce petit carnet, j’espère avoir réuni suffisamment d’éléments pour, lorsque ma mémoire me fera défaut, redécouvrir un pan de la culture corse que j’ai pris tant de plaisir à découvrir une première fois lors de ce magnifique voyage.

Je ne peux que vous conseiller, à votre tour, de gravir l’île de Beauté sur les pas des pastori, de courir les montagnes de sentier en sentier comme je l'ai fait. Mais ne gardez pas la tête dans les nuages trop longtemps, n’oubliez pas non plus de redescendre pour visiter les charmantes villes et villages corses, aux couleurs chaudes et réconfortantes. Ce sont des villes à taille humaine, que vous pouvez explorer en quelques heures seulement, pourvu que le cœur vous en dise.

Puis enfoncez vous dans les bosquets d’immenses pins Laricio qui peuplent l’île, avant d’emprunter un sentier de douanier longeant de magnifiques étendues d’eau à perte de vue. En bref, la Corse vous ravira, quoi que vous cherchiez. Nous avons tous une raison de voyager : parfois pour accomplir un objectif personnel qui est propre à nous même, parfois parce qu’un proche vous a décrit cette île pittoresque comme un véritable paradis, ou peut-être êtes-vous un électron libre, simplement perdu. Quoi que vous soyez, la Corse saura vous séduire par la multitude de secrets qu’elle recèle, pourquoi ne pas les découvrir par vous-mêmes, comme tant d’autres l’ont fait et le feront encore à l’avenir ?

Je tiens à remercier tout particulièrement mes parents pour ce voyage. Je remercie ma mère pour son soutien indéfectible à notre petite entreprise, pour avoir aidé à la préparation du voyage, et pour sa gestion de la maison et de mon appartement en notre absence. Elle s’en est sortie comme une cheffe ! Être capable de gérer seul un foyer et de s’occuper de tout sans son époux pendant plus de 30 jours est une véritable épreuve.

Je remercie également mon père pour m’avoir accompagné, sans qui rien de tout ceci n’aurait été possible. Quel homme ! Il a conduit si longtemps, sans broncher, à travers les routes sinueuses et souvent en mauvais état de Corse. Ce n’est pas donné à tout le monde, et lui l’a fait comme si de rien n’était pendant plus de 30 jours, alors qu’en plus, du haut de ses 50 ans, sans être habitué à marcher, il m’a accompagné sur la moitié, voire les trois quarts, des randonnées effectuées durant ce voyage de peur que son fils chéri se casse un orteil ! Merci, papa, de m’avoir permis de réaliser l’un de mes objectifs. Je t’en serai éternellement reconnaissant.

Je remercie également le Seigneur de nous avoir gardés en sécurité tout au long de notre traversée de l’île de Beauté, de veiller sur notre chemin et de nous avoir permis de ne rencontrer aucun désagrément durant tout le voyage. Je lui suis reconnaissant de m’avoir permis de parcourir de nombreux kilomètres, parfois seul, sans randonneurs à proximité et sans la moindre embûche.

Je rappelle que le contenu de ce carnet est purement amateur, à ma grande déception. Peut-être aurai-je un jour l’expérience nécessaire pour entreprendre de plus grands projets dans des domaines plus spécifiques. Pour l’instant, la majorité des éléments présents ici proviennent de panneaux de randonnée, de brochures touristiques, de sources officielles ou amatrices, et enfin de mes propres observations personnelles.

Je suis heureux d’avoir mené ce beau voyage à travers monts et vallées, et j’espère pouvoir le reconduire vers d’autres horizons une prochaine fois. Merci, cher lecteur ou chère lectrice, d’avoir parcouru le contenu de ce carnet, et j’espère avoir la chance d’en écrire d’autres.

Et comme on dirait dans la langue corse, assez rude mais véridique :
« Tuttu natu deve more, ùn simu micca quì per puntellà u celu »
Ce qui se traduit par : « Tout ce qui est né doit mourir, nous ne sommes pas là pour soutenir le ciel ».

Cette maxime rappelle que la vie de l’Homme est bien volage. Aussi longtemps qu’il voudra résister, il ne le pourra que de manière succincte : le ciel n’en tombera pas pour autant, et chaque chose continuera son cours comme d’habitude. Alors, de votre vivant, assurez-vous d’avoir réalisé ce que vous vouliez faire et de poursuivre les buts que vous vous êtes fixés. Qui sait quand la mort viendra vous chercher ? Quand ce moment arrivera, souvenez-vous que vous n’aurez de comptes à rendre qu’à vous-même et au Tout-Puissant. Veillez donc à partir l’esprit tranquille.

Cordialement, Jérémie Metbach le montagnard Pyrénéens

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1 Voyage | 81 Étapes
Corse, France
32e jour (31/08/2025)
Étape du voyage
Début du voyage : 31/07/2025
Liste des étapes

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